jeudi 14 février 2019

Article paru dans "minute-auto.fr"

On ne peut pas avancer que Volvo bénéficie d’une image "sportive" : de ce fait, l’idée d’acheter un coupé de cette marque ne vient pas immédiatement à l’esprit. Pourtant, un an après sa mise sur le marché, le coupé Volvo 480 tenait la tête des ventes de coupés en France. On constate d’ailleurs que cette voiture, qui est également la première traction de la marque, lui a permis de conquérir une nouvelle couche de clientèle, plus jeune et attachant autant d’importance aux performances routières qu’à la robustesse et au confort.

La gamme 480 débute avec un modèle motorisé par le même moteur que la Renault 19

Une motorisation performante

Les moteurs de la gamme Volvo 480 sont des 4 cylindres Renault de 1 721 cm3 (F2N). La version Turbo est propre à Volvo, qui l’a développée avec l’assistance technique de Porsche. Pour éliminer le délai de réponse du turbo, on a associé un turbocompresseur de petit diamètre (5 cm), refroidi par circulation d’eau, à une électronique performante qui gère l’injection, l’allumage (avec régulation à la limite de cliquetis) et la pression de suralimentation.

Sécurité sans compromis

Tout en visant des performances qui classeraient favorablement son coupé par rapport à ses concurrents, Volvo n’entendait rien sacrifier à ses conceptions en matière de sécurité, qui constituent l’assise de son image de marque. Comme il s’agissait en plus de la première traction de la marque, un tel cahier des charges a imposé des développements relativement longs, conduits par la filiale néerlandaise du constructeur suédois.

Pour la ligne, les stylistes suédois ont repris le concept du coupé 2 portes + hayon, baptisé "coupé de chasse" ou "break-coupé", que Volvo avait inventé avec sa légendaire P 1800. De plus, la 480 fut la première Volvo à bénéficier d’un travail aérodynamique intensif, dont l’efficacité se ressent d’ailleurs très nettement lorsqu’on roule à vitesse élevée par vent de travers.

Un train à voie constante, avec un essieu arrière bénéficiant des techniques de guidage les plus éprouvées, lui donnent une tenue de route sans grande originalité, mais surtout sans reproche, même lorsqu’on pousse la 480 Turbo dans ses retranchements : plutôt que de procurer des frissons, ce coupé sportif cherche manifestement à donner confiance. Néanmoins, une telle stabilité de trajectoire, même sur des revêtements très médiocres, n’a pas été obtenue au détriment du confort, qui reste au moins comparable à celui des principales concurrentes de la Volvo 480 (essentiellement nipponnes).

Le concept du "coupé de chasse"

Avec son modèle P 1800, sorti en 1961, Volvo fut l’initiateur de la ligne du break sportif, qu’il avait baptisé "coupé de chasse". Voiture favorite de Roger Moore, elle fut mise en vedette dans la série des films "Le Saint". La Volvo P 1800 reçut un oscar pour son style, lors de l’Exposition Internationale de Californie en 1961. Les P 1800 VA/HA et VB/HB, dont 8 000 exemplaires furent produits, étaient animées par un 4 cylindres de 1 778 cm3, développant 100 ch ; puissance qui fut ensuite portée à 108 ch sur les 1800 S VD et VE, puis 115 ch sur les 1800 S VF, SM et SP. En 1968 apparaît la version P1800 5 S à moteur de 1 986 cm3 développant 118 ch, qui sera porté à 130 ch sur la version 1800 ET, puis 135 ch sur les 1800 E U et E W.

De 1961 à 1972, la Volvo P1800 fut produite à 39 777 exemplaires.

Cette voiture est l’une des Volvo les plus prisées par les collectionneurs de voitures anciennes. Lancia reprendra le concept avec bonheur pour sa HPE, présentée au Salon de Genève de mars 1975. C’est également à Genève, en 1986, que Volvo dévoilera son nouveau coupé-break 480, signant son retour sur le créneau qu’il avait inventé, en y ajoutant l’innovation d’être la première traction du constructeur suédois.

Mais c’est sur le freinage que cette voiture marque son avantage dès 1986, en effet, elle offrait des solutions technologiques inédites, qui commencent seulement à se répandre. C’est le cas spécialement pour le système antiblocage, développé par Teves. Premier ABS de type "4 capteurs/3 canaux", il surveille constamment la vitesse de chaque roue indépendamment des autres et régule la pression hydraulique dans trois circuits différents (un pour chaque roue AV, et le troisième pour les roues AR). Ce système est automatiquement testé toutes les 10 secondes par le calculateur central de la voiture.

Une ligne spécifique

La ligne de la 480 ne ressemble à celle d’aucune autre Volvo et diffère nettement des coupés comparables.

Lorsque les phares sont escamotés, l’appel s’effectue par allumage des feux longue portée, encastrés dans le spoiler à la base du bouclier avant ; ceux-ci peuvent cependant être conjugués aux projecteurs lorsqu’ils sont déployés.
 

Confort et raffinement

L’électronique est également mise à contribution pour donner au coupé Volvo 480 divers raffinements qui contribuent sans conteste à l’agrément de son utilisateur, grâce à un module central placé dans l’habitacle. C’est ainsi, par exemple, que la commande des essuie-glace passe automatiquement du balayage intermittent à une allure rapide, lorsqu’on appuie à fond sur la pédale d’accélérateur, et conserve cette allure pendant encore 10 secondes après qu’on a relâché la pédale.

Harmonie et confort

Parmi la classe des coupés, ce sont les voitures offrant un confort de route élevé et une habitabilité importante qui connaissent le plus grand succès. En reprenant le concept du "Coupé de chasse" de la P 1800, Volvo a fait mouche sur ce marché.

Sa ligne effilée se traduit par un Cx de 0,33, tandis que sa compacité extérieure (surface frontale de 1,84 m2) lui confère un critère de pénétration aérodynamique SCx de 0,607, qui classent la Volvo 480 Turbo très honorablement par rapport à ses rivales aux performances comparables. D’autant plus que la plupart de celles-ci sont loin d’offrir l’habitabilité de la 480 sans parler même de la qualité de ses finitions, qui se comparent, dans la gamme Volvo, à celles des séries 700 et 900.

La qualité d’assemblage de la carrosserie éclate lorsqu’on examine l’ajustage de l’avant (ci-contre).

De même, le lave/essuie-glace arrière est automatiquement mis en marche lorsqu’on a enclenché le lave-glace de pare-brise et qu’on engage la marche arrière.

L’électronique commande également le maintien pendant 30 secondes de l’allumage des projecteurs longue portée, si on a enfoncé la commande d’appel de phares avant de retirer la clé de contact, afin d’éclairer le chemin ou la porte d’entrée du garage. Enfin, la Volvo 480 Turbo dispose de son système antivol intégré.

Toutes ces fonctions (dont certaines restent encore uniques sur le marché) ajoutent au confort naturel de l’habitacle pour transformer en partie de grâce et de plaisir tout voyage en Volvo 480 Turbo, fut-il effectué dans les pires conditions météorologiques et sur les routes les plus tourmentées et bosselées.

Pratique autant qu’élégante

Si la ligne du coupé Volvo 480 affirme son originalité, sans tomber d’ailleurs dans l’excès, cette voiture offre également les capacités d’un petit break, grâce à son coffre relativement important, dont le volume peut être porté de 160 à 660 litres en rabattant les sièges arrière ; et ceci, malgré la présence de la roue de secours (une vraie !) sous le plancher arrière.

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